Complément d'humeur

Vivre me prend tout mon temps

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La conspiration du bonheur

Je ne me doutais de rien. Pourtant, tout le monde était au courant! Comme prévu, vendredi je suis passée voir Marc (qui n'a rien dit), puis j'ai mangé avec Cécé - il a réussi à garder le secret! - qui m'a retenue en faisant traîner le repas pour que Jonathan ait le temps d'arriver... il a même été jusqu'à me parler de tous ses problèmes, de ses amours, de son travail - alors qu'il va bien, mais fallait bien me convaincre de rester malgré mon état de fatigue avancé. Et à un moment j'ai tourné la tête, et Il était là. Mon coeur a sauté quelques battements, il a jeté tous ses sacs et s'est agenouillé pour me prendre dans ses bras. J'ai cru que j'allais exploser de bonheur, je crois que j'ai pleuré. On est restés serrés un moment. Nos voisins de table de la rue Mouffetard étaient surpris. Les serveurs et le patron sont venus nous féliciter, Cécé était super content de lui - il est allé payer et nous a laissés tous les deux. Jonathan s'est assis en face de moi, nos mains et nos yeux ne pouvaient se séparer. J'avais un sourire béat contre lequel je ne pouvais rien, et je n'en revenais pas : ma soeur m'avait dissimulé la surprise, Lunar m'avait laissée partir le matin même au boulot sans un mot à ce sujet, même Laurence la veille était au courant, mon frère avant de partir aussi, la mère de Jonathan que j'avais eue au téléphone quelques jours auparavant et qui est pourtant si bavarde, je ne sais pas qui d'autre mais j'ai vécu dans un mensonge constant ces dernières semaines... Jonathan dit que c'était une occasion unique de me faire une telle surprise. Au moins maintenant je suis sûre de ne pas être cardiaque!

On a pris le métro pour rentrer parce qu'on avait besoin de plus d'intimité. On retrouvait tous les gestes peu à peu : se tenir la main, les bisous sur la tempe, ma tête dans son cou et ses bras autours de moi. Eve nous attendait à la maison, fière d'elle. On a parlé un peu, et puis on a retrouvé le contact de nos peaux, comme un retour aux sources, se sentir entière enfin lorsque je ne savait même plus qu'il me manquait quelque chose d'essentiel pour être heureuse.

Me réveiller avec les mains de Jonathan qui effleurent mon corps, qui le redécouvent, émerveillées, tendres, timides, et pourtant familières. Ouvrir les yeux et plonger dans la mer des siens, bleus comme le ciel limpide, comme une mer de tendresse. Et recevoir un "Je t'aime" comme une pluie bienfaisante pour mon coeur assoiffé, comme un baume sur mes incertitudes récentes, comme une évidence longtemps oubliée.
On a écouté beaucoup de musique, parce que c'était le jour : celle que je voulais lui faire découvrir, celle qu'il voulait me faire connaître, celle qu'on avait pas écoutée ensemble depuis longtemps. J'ai rattrappé tout ce que je comptais faire avant que Jonathan rentre : m'épiler (il a été impressionné de voir que maintenant je le fais toute seule, avant il était obligé de m'aider - et riez pas, c'est pas facile de tirer une bande de cire en sachant qu'on va avoir mal!), un peu de ménage, lui faire une place pour qu'il range ses affaires, laver un peu de linge... tous ces petits gestes quotidiens, entrecoupés de câlins et bisous.

Puis partir pour la fête de la musique. On est descendus à place Monge, où un groupe métalleux braillait, puis direction Jussieu - où on est tombés sur Eve et Marc devant l'Institut du monde arabe. On a donc écouté avec eux un peu de musique algérienne, avec les "you-you" des femmes et les percus, en dégustant un thé à la menthe et des gâteaux du ramadan. Ils avaient fait un tour à roller pendant 2h, mais Jonathan et moi on était pleins d'énergie et on avait envie de voir un peu ce qu'il y avait, alors on est repartis et on a suivi les quais, croisant plein de percus, une mini parade salsa, deux exaltés qui sautaient partout, plein de gens. Le pont des arts était rempli mais sans sa bonne ambiance, alors on s'est dirigés vers Châtelet où on a entendu un petit groupe. Puis on a appellé Eve et on est partis vers Saint-Michel pour les rejoindre, elle, Marc et NTF que je connaissais pas encore. On s'est assis sur les quais, on a chanté (La Quête de Brel par les soeurs Le Cellier, attention!) et parlé, et il était presque minuit, on était nazes alors on a voulu partir, mais là me sont parvenus quelques accords de Pink Floyd... donc Eve et NTF sont rentrés pendant qu'on s'installait sur le toit de la caserne des pompiers pour voir le concert qui se déroulait sur une péniche en contrebas : le groupe était sympathique, très professionnel, le son nickel. On est restés jusqu'à la fin, puis on a croisé quatre bluesmen qui avaient vraiment un "truc" (en impro, ils valaient le détour!). On a marché encore, j'ai fait un caprice pour une glace à l'italienne, j'ai entendu un message de Galaxy sur mon répondeur mais j'avais pas son numéro, alors on est partis quand même vers Notre-Dame, même si on avait aucune chance de le retrouver dans la foule. Sur le parvis on s'est assis face aux jongleurs de feu, qui officiaient aussi bien avec les bolas, les massues ou le bâton enflammés - on aurait dit une fête païenne sur les lieux de culte traditionnel, avec les djumbés pour marquer le rythme. Un jeune homme m'a demandé du feu, je le lui ai passé pour qu'il roule son pétard et ensuite il m'a offert de quoi en faire un aussi. Convivial.

Ensuite on a emprunté les transports en commun ouverts toute la nuit (testé le RER, le métro et le bus, conclusion : ça devrait être comme ça toute l'année!). Dodo dans les bras de mon amour encore. Et ne pas avoir à préparer mon thé ce matin :)

Alors bien sûr, la communication est encore balbutiante. Nos gestes sont plutôt hésitants. Nous allons devoir nous réapprivoiser. Mais ça en vaut la peine, et puis... c'est assez exceptionnel dans un couple d'avoir un nouveau départ, une nouvelle première fois. C'est merveilleux.

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Commentaires

1. Le dimanche 22 juin 2003 à 10:32, par lucy

dis donc c'est que t'écris bien ptite fée !!!
=)
profites profites !!!!!

2. Le dimanche 22 juin 2003 à 10:36, par lucy

aaaaaaaaaaaaaahhhhhhhhh quand meme....
c'est mimiiiiiii !!!
vous me foutez la larme a l'oeil les jeunes...
=)))))

3. Le dimanche 22 juin 2003 à 11:23, par Solveig

Merci :)
Mais faut pas pleurer, c'est joyeux!

4. Le lundi 23 juin 2003 à 12:13, par jadawin

j'aime bien samba aussi

5. Le lundi 23 juin 2003 à 12:17, par Solveig

Vous êtes pas nombreux à avoir bloggué votre fête de la musique.
Sinon je pense que la fête à la maison sera sans doute début de semaine prochaine, ça vous va?

6. Le lundi 23 juin 2003 à 12:42, par bankair

rah :)

C'est un coup a me mettre le smile alors que je glande dans ma chambre.

Bien joué :)

7. Le lundi 23 juin 2003 à 12:59, par Emmanuel aka Galaxy

alors, deja, les détails techniques : 06 16 777 248. voila, c'est fait :-) (je pense que ça doit bien faire la 3ème fois que je te le donne :-p). Bon, si tu le veux encore, appelle moi ;-) tiens, ya aussi le 01 43 05 92 75 mais pour ce que je suis chez moi en ce moment...

Sinon, j'avais completement oublié que djo était là (j'avais vaguementlu l'entrée d'Eve mais le temps que ça cogite et que je percute et que je mette à jour mes petites tables, pfoula...), je vous aurais laissé tranquille :-)

Sinon, j'ai bien aimé le groupe de samba qu'il y avait devant notre dame vers 2 heures du matin.

Pour les transports, je n'y croyait pas : la ratp commence enfin a comprndre son role de service public ! c'etait pas encore parfais, mais il y a de l'idée...

8. Le mardi 24 juin 2003 à 01:34, par Djo

:)

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Présentation

J'ai commencé à ouvrir les pages de mon carnet intime lors de mon passage à la non-exclusivité amoureuse, parce que j'avais besoin de poser des mots sur ce que je vivais et de le partager. J'aime garder ici des traces de moi, parce que je suis souvent surprise de retrouver longtemps après quelles furent mes pensées et émotions à un moment donné... ma démarche ignore toute pudeur, soyez prévenu.e.s. Ainsi donc, voici mes amours, ma vie en squat, et quelques réflexions politiques.