Complément d'humeur

Vivre me prend tout mon temps

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

Squats de luxe

Mon frère est venu pour la première fois chez moi mi avril, on avait organisé une boum (y'avait plein de gens que j'aime à ce moment-là, bonne occasion de faire la fête). Il a eu un peu de mal à s'habituer à la maison mais après quelques jours (qu'il a passés à jouer sur les ordis), il a commencé à en comprendre le rythme et le fonctionnement. C'était d'autant plus difficile pour lui que, contrairement à ce que j'avais prévu, je ne pouvais être très disponible(chamboullements affectifs, voir post suivant).

Il voulait voyager. J'ai appris que la réunion du non-réseau Sans-Titre aurait lieu à Lausanne, aucun de nous deux n'était jamais allé en Suisse - donc nous voilà partiEs. Il n'avait jamais fait de stop, nous inaugurons ça dans les règles : départ au petit matin après une nuit blanche.

Alors notre première conclusion : les suisses ne prennent pas volontiers en stop, surtout près de la frontière. Pis sinon, la Suisse c'est comme la France mais en plus suisse, quand même. Nous avons tout d'abord eu du mal à trouver une banque (!), parce que les distributeurs ne sont pas dans la rue. Puis ébahissement devant les prix, encore plus élevés qu'à Paris. Excursion de Romain dans un magasins d'alcool pour se prendre une bière, je reste avec les sacs et m'étonne de voir des militaires rentrant de leur service avec leur fusil. Puis Romain, dont la fatigue l'incite à aller directement au squat devant nous héberger, cède à mon envie de voir le lac Léman : eau, montagne, ciel. Lac qui s'étend jusqu'au pied des montagnes. Cygnes s'y prélassant, carroussel au bord de l'eau, passants en promenade : nous restons un moment au soleil de l'après-midi de cette journée printanière, savourant notre double décalage du manque de soleil et du dépaysement.

Puis Lausanne. Ville en pente, puisque s'écoulant de la montagne vers le lac. Remplie d'escaliers et de passerelles, dont le nerf central est un tramway-funiculaire. Ville étendue et aérée, toits colorés, multilinguisme amusant et passantEs tout disposéEs à nous montrer le chemin - contrairement aux parisienNEs, les gens s'arrêtent dès que nous voulons leur parler, et ont le temps de commencer une discussion par "bonjour".

Autre révélation lorsque nous arrivons à Chien Rouge, notre logement : les squats non plus n'ont pas le même niveau de vie qu'en France. Le bâtiment est superbe, en très bon état, le circuit électrique est celui d'origine (illes ont pas eu à en refaire, ce qui me semble un luxe incroyable), le chauffage central fonctionne encore en avril. Et la maison, étrange mélange d'artistes, de mystiques et de militants, est assez surprenante. Les gens sont adorablee -je serais tombée amoureuse plusieurs fois si je ne m'étais sentie si fragile. Terrasse où lire au soleil. Salle de théâtre au voluptueux rideau de velours rouge. Récups de gâteaux onctueux, récups de centaines de fleurs dont je confectionne plein de bouquets. Film sur la guerre d'Espagne, documentaires sur Seattle et les 10 ans de l' Espace Autogéré de Lausanne. Distribution de la brochure SelFrissons à des gens intérésséEs. Recevoir deux pierres de magnétite et un gentil mot.

Séjour qui se prolonge quelques jours de plus que prévu, et loose mémorable pour repartir : nous passons pas Genève et finalement partons en train jusqu'à Paris après trois heures d'attente infructueuse. Mais j'y retournerai, et j'espère qu'illes viendront.

Trackbacks

Aucun trackback.

Les trackbacks pour ce billet sont fermés.

Commentaires

1. Le vendredi 13 mai 2005 à 21:08, par Jlk

Hello

J'ai traversé la suisse en stop y'a un mois et quelque, et franchement c'est pas si pire que la france que ça, juste un peu mais les gens qui prennent sont encore plus magiques alors.. :)

Ajouter un commentaire

Les commentaires pour ce billet sont fermés.

Présentation

J'ai commencé à ouvrir les pages de mon carnet intime lors de mon passage à la non-exclusivité amoureuse, parce que j'avais besoin de poser des mots sur ce que je vivais et de le partager. J'aime garder ici des traces de moi, parce que je suis souvent surprise de retrouver longtemps après quelles furent mes pensées et émotions à un moment donné... ma démarche ignore toute pudeur, soyez prévenu.e.s. Ainsi donc, voici mes amours, ma vie en squat, et quelques réflexions politiques.