Complément d'humeur

Vivre me prend tout mon temps

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Les os rient, peau tombe.

Aujourd'hui je réalise ce que je ne suis plus.

La déesse de l'amour qui ouvre son lit pour distribuer tendresse et plaisir, réconfort, joie, cette déesse que, parfois, je portais en moi, elle m'a désertée. Je ne connais plus cette fièvre, l'insatiable curiosité de la sensualité de celleux que je rencontre. Le miel des frissons est devenu amer ou écoeurant, et mes élans sont interrompus car j'appréhende la chute. Au revoir, déesse qui m'habitait.

La princesse délicate, précieuse, fragile, celle qui attendrit autant qu'elle impressionne, celle qui insupporte alors même qu'elle enthousiasme, celle que l'on adore, celle que l'on protège, celle pour qui on collecte les hommages charmants en espérant un sourire, qui accorde ses faveurs si elle est d'humeur... cette peste admirable, je l'ai tuée. Elle teinte encore parfois mon comportement, sans doute, fantôme qui me hante car il ignore qu'il est mort, mais j'élabore les rites funéraires, le prières aux esprits qui lui permettront de trouver le repos et de me l'accorder. Qu'elle aille se promener dans les jardins au printemps éternel, avec ses robes en soie, sa couronne argentée et sa balle d'or fin - quant à moi, je suis lasse des courbettes désuètes. Au revoir, princesse, nul sang bleu ne coule plus dans mes veines.

L'amazone, l'enchanteresse, la fourmi patiente, la tisseuse de liens, la ménestrelle, la sirène, et tant d'autres chantent, se battent, rient, hurlent, murmurent, pleurent en moi. Et cela fait de joyeuses farandoles.

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Commentaires

1. Le mercredi 22 novembre 2006 à 20:51, par Fil06

Cela fait plaisir de voir qu'il te reste encore de charmants personnages intérieurs...:-)

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Présentation

J'ai commencé à ouvrir les pages de mon carnet intime lors de mon passage à la non-exclusivité amoureuse, parce que j'avais besoin de poser des mots sur ce que je vivais et de le partager. J'aime garder ici des traces de moi, parce que je suis souvent surprise de retrouver longtemps après quelles furent mes pensées et émotions à un moment donné... ma démarche ignore toute pudeur, soyez prévenu.e.s. Ainsi donc, voici mes amours, ma vie en squat, et quelques réflexions politiques.