Les os rient, peau tombe.
Par Solveig, mercredi 15 novembre 2006 à 18:47 :: General :: permalien #283
Aujourd'hui je réalise ce que je ne suis plus.
La déesse de l'amour qui ouvre son lit pour distribuer tendresse et plaisir, réconfort, joie, cette déesse que, parfois, je portais en moi, elle m'a désertée. Je ne connais plus cette fièvre, l'insatiable curiosité de la sensualité de celleux que je rencontre. Le miel des frissons est devenu amer ou écoeurant, et mes élans sont interrompus car j'appréhende la chute. Au revoir, déesse qui m'habitait.
La princesse délicate, précieuse, fragile, celle qui attendrit autant qu'elle impressionne, celle qui insupporte alors même qu'elle enthousiasme, celle que l'on adore, celle que l'on protège, celle pour qui on collecte les hommages charmants en espérant un sourire, qui accorde ses faveurs si elle est d'humeur... cette peste admirable, je l'ai tuée. Elle teinte encore parfois mon comportement, sans doute, fantôme qui me hante car il ignore qu'il est mort, mais j'élabore les rites funéraires, le prières aux esprits qui lui permettront de trouver le repos et de me l'accorder. Qu'elle aille se promener dans les jardins au printemps éternel, avec ses robes en soie, sa couronne argentée et sa balle d'or fin - quant à moi, je suis lasse des courbettes désuètes. Au revoir, princesse, nul sang bleu ne coule plus dans mes veines.
L'amazone, l'enchanteresse, la fourmi patiente, la tisseuse de liens, la ménestrelle, la sirène, et tant d'autres chantent, se battent, rient, hurlent, murmurent, pleurent en moi. Et cela fait de joyeuses farandoles.
Commentaires
1. Le mercredi 22 novembre 2006 à 20:51, par Fil06
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