Complément d'humeur

Vivre me prend tout mon temps

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Dépendaison de crémaillère

L'appart est presque vide. Alors va y'avoir une fête, une dernière dans ce lieu qui en a accueilli tant. Sans doute vendredi, mais c'est pas trop sûr... m'enfin vous êtes les bienvenus, passez un coup de fil pour plus de renseignements ou envoyez un mail si vous avez pas mon numéro - on peut faire rentrer plein de gens quand y'a plus de meubles (déjà qu'avant... oui, je pense à l'anniversaire d'Eve et Romain l'année dernière, où j'avais invité 42 personnes).

Je pense à tous les évènements vécus entre ces murs, à la succession de jours ordinaires, à nos petits délires marqués sur le frigo ou dans les toilettes (la collection d'annonces de marabouts va me manquer!), aux gens qui y ont vécu et aux multiples héritages qu'ils laissaient en partant, aux galères de courses et à la vaisselle qui parfois développait son écosystème, au linge que j'ai étendu partout même si ça faisait râler, je pense à cette chambre que je n'ai finalement jamais réussi à imprégner de mon essence, aux voisins qui toléraient nos soirées bruyantes et à ceux qui s'engueulaient ou baisaient pour le profit de nos oreilles, je pense aux oiseaux qui chantaient sous ma fenêtre le matin et aux enfants qui jouent entre les tours, je pense à mon chat qui y est mort, à mon histoire d'amour qui y a pris fin, je pense à toutes les dispositions qu'ont connu les pièces, aux verrous successifs, aux mots doux que je guettais dans la boîte aux lettres, aux parties de tarot interminables, aux étalages de lits dans toutes les pièces pour héberger les amis, à la surprise de trouver la porte fermée, aux longues heures dans la bain à fixer le papier à fleurs, je pense à cette nuit des vacances de Noël qui fut la plus magique de ma vie, à mes passages-éclair pour reprendre du linge propre lorsque je vivais surtout chez mes amoureux, je pense aux séances de coiffage collectif, à cette première nuit avec Lunar où j'ai recommencé à fumer et où nous n'avons même pas pris le temps de déplier le canapé, à mon énervement lorsque j'entendais à travers les minces cloisons ma soeur écouter Avril Lavigne et à ma gratitude lorsqu'elle alait lire dans la cuisine parce que j'avais quelqu'un dans mon lit, je pense à toutes les techniques que j'ai employées pour tenter de réveiller mon petit frère, aux nuits blanches à parler dans la cuisine, à la surprise d'Eyal lorsqu'il m'a vue me promener nue, je pense à ce four qui n'a jamais servi parce qu'on avait pas lu le mode d'emploi, aux pièces résonnantes de ma musique lorsque j'étais seule, à mes premiers matins de boulot où mon frère mettait l'eau à chauffer pour mon thé avant d'aller se coucher suite à une nuit de jeu en réseau...

Je suis un peu triste de n'avoir pas réussi à y vivre la colocation avec Eve et Romain dans de bonnes conditions. Triste d'y avoir tué mon amour pour Jonathan. Heureuse aussi, parce que j'y ai découvert l'amour libre, le blog (un peu plus d'un an maintenant), et beaucoup d'amis surtout.

Oh, et puis... il reste plein de gens sur Paris chez qui je reviendrai squatter, hein!

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Commentaires

1. Le mercredi 14 avril 2004 à 21:24, par Kobal2

I'm not an addict (maybe that's a lie...)

I'm one too much, though...

2. Le jeudi 15 avril 2004 à 12:38, par Ines_Tonquin

:: salut Solveig, on s'est croisées au Paris Carnet, tu discutais avec Bankair, j'étais à côté.. bref. Ton texte il est joli, triste, joyeux, agréable à lire.. bref.. Bonne route ailleurs, en te souhaitant d'autres centaines de souvenirs ::

3. Le jeudi 15 avril 2004 à 22:44, par Raph

Et pourvu que tu viennes laisser des traces de souvenirs ici de temps en temps... quand même...

4. Le vendredi 16 avril 2004 à 01:29, par bankair

Tu écris de manière plus en plus mature je trouve. See you soon :)
(et quand tu veux pour le squatt, j'vais avoir une pendaison de cremaillere dans pas longtemps =))

5. Le vendredi 16 avril 2004 à 20:51, par herve

Presque comme Ines : on s'est croisées au Paris Carnet, je discutais avec Ingold, tu est passée. Bon bref. Sorry, j'aurai bien aimé passer... Une autre fois...

6. Le dimanche 18 avril 2004 à 23:48, par Bap*

Pas pu être là à la "dépendaison" mais triste de lire cet "adieu" quand même... :'(

7. Le lundi 19 avril 2004 à 09:03, par Christelle

PrincessE Solveig, fais attention à toi quand même, hein, stp ...
Et puis pleins de bonnes choses et d'encouragements pour ton futur.
Bisous tout plein.

8. Le lundi 19 avril 2004 à 23:53, par Marc

Desole d'avoir rate ca. Ca m'apprendra a organiser des trucs en meme temps...

C'est marrant de t'entendre re-raconter ta vie, mais differemment. Je ne sais pas pour les autres, mais moi je ne m'en lasse pas.

M'enfin, tu sais que tu peux revenir squatter chez moi. Je dirai meme plus: ma porte te sera toujours ouverte.

Bon vent, et a bientot, ch'tite 'Veig.

9. Le mardi 20 avril 2004 à 22:27, par Kobal2

Failli répondre à ton msg mais... Grande fatigue. Ca et puis, tu me connais (peut être ?) assez pour savoir que les groupes, c'est pas exactement ma tasse de thé, et que le "j'peux te voir une heure entre deux trucs", j'ai déja donné (bon, ca, OK, tu pouvais pas savoir, mais maintenant tu sais.)
Ceci dit, si j'avions su que PRoy viendrait, je serais surement passé pour faire mon asocial aigu - parce que people who don't need people need people around to know they're people who don't need people. Et que PRoy, c'est un putain de people, merde quoi :)

Enfin bref, on se reverra peut être, un jour.

10. Le samedi 24 avril 2004 à 12:43, par licoben

Resumer toute une vie, faire resortir tellement de souvenir, instant troublant et vivant, on y ressent dans ces quelque mots toute la force et l'emmotion de ces moment qui ont marquer ta vie. Mais sache qu'il ne sont qu'une etape, une porte vers d'autres instants tout aussi fort voir, different...

Have a good trip and see you again one other day !!!

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Présentation

J'ai commencé à ouvrir les pages de mon carnet intime lors de mon passage à la non-exclusivité amoureuse, parce que j'avais besoin de poser des mots sur ce que je vivais et de le partager. J'aime garder ici des traces de moi, parce que je suis souvent surprise de retrouver longtemps après quelles furent mes pensées et émotions à un moment donné... ma démarche ignore toute pudeur, soyez prévenu.e.s. Ainsi donc, voici mes amours, ma vie en squat, et quelques réflexions politiques.