Complément d'humeur

Vivre me prend tout mon temps

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J'ai posé ma valise...

J'ai été nomade pendant plus d'un an, ça m'a beaucoup apporté mais ça a été épuisant aussi. Alors depuis la fin de l'été on réfléchit avec des amiEs à un projet commun d'habitation, ça pose forcément plein de problèmes et de questions...

On voulait habiter à la campagne, mais d'abord y'a pas de maison rurale avec six chambres, et puis on est plusieurs à ne pas avoir le permis de conduire, et à ne pas connaître la région ; donc faut qu'on trouve une maison où on pourra faire les travaux nécessaires pour habiter à plein, et donc faut qu'on soit sûrEs de vouloir y rester longtemps : bref, c'est pour plus tard.

On avait envie (surtout moi) d'être autant de filles que de garçons, mais les filles avec qui j'aimerais bien vivre sont impliquées dans d'autres projets pour l'instant - p't'être dans quelques mois. Du coup on est deux filles et trois garçons. Et dans ces trois, y'en a un avec qui j'ai une relation "amoureuse", et les autres ont peur de devoir gérer nos brouilles régulières, entre autres difficultés relationnelles. Bref on a trouvé une solution temporaire afin de préparer la grande migration à la campagne : on a deux appartements à Nantes, deux personnes dans l'un et trois dans l'autre.

Le jeu compliqué du "qui habite où ?" s'est fini par un tirage à pile ou face ; me voilà donc posée avec mes cartons et un colloc, pas loin de la gare et du jardin des plantes, avec les tours d'une église comme paysage et fond sonore (ça sonne souvent, les cloches, en fait). L'appartement est très humide, mais avec les radiateurs électriques à fond, ça chauffe et ça assèche - ouais c'est pas écologique, mais j'ai résisté une semaine, choppé des engelures aux orteils comme durant mes deux derniers hivers en squat et en fait je veux plus.

On a signé il y a deux semaines, et apporté les affaires le soir même. C'est étrange de retrouver tous ces cartons, sacs, valises que j'avais stockés chez Marc depuis le printemps - je les reconnais et pourtant ces affaires qui m'ont manqué parfois, je n'ai plus avec elles la familiarité du quotidien. Je n'arrive pas à me les réapproprier, de même que je n'arrive pas à réaliser que non, je ne repars pas bientôt avec mon sac sur le dos. Du coup je squatte ce nouvel appart ; colloc est parti depuis dix jours, et depuis tout ce temps, on se regarde en chiens de faïence, les cartons et moi. Enfin moi je les examine avec défiance et eux ils me font peser leur présence même quand je ignore, et ils bougent pas ! J'ai bien pensé à leur apporter de l'aide mais je ne suis pas sûre qu'on ait l'intimité requise, eux et moi, pour que j'y introduise les mains sans plus de formalités. Moi qui ne suis d'habitude pas très patiente, j'attends qu'ils fassent le premier pas - mais ils doivent être timides. J'essaie d'en rire, mais je vous assure que c'est déprimant.

Alors à défaut de me sentir habiter dans cet appart, je commence à découvrir la ville : premier constat, les chansons ne mentent pas, il pleut sur Nantes. Je sors malgré tout au moins une fois par semaine : en période de fêtes, les récups de marché sont assez fabuleuses - une cagette de clémentines, un carton de patates, des avocats en quantité et une mangue à chaque fois, je vais tomber amoureuse du marché de Talensac. Je connais aussi le trajet pour aller sur le cours des cinquante otages, et hier on a retrouvé le chemin de la librairie l'Atalante en demandant une seule fois - celui-là va falloir que je le retienne : une librairie de science-fiction, LA librairie de science-fiction la mieux fournie que j'aie vue de ma vie, du bonheur soigneusement disposé sur des étagères.

Je ne suis pas installée et ça va encore demander du travail, j'avais envie d'organiser une fête pour mes 25 ans en février et je ne crois pas que j'aurai un endroit où accueillir des gens d'ici-là, mais me voilà de nouveau sédentaire. C'est étrange, comme de marcher sur la terre ferme après un long trajet en mer, la sensation qu'il manque le roulis...

Allez y'a colloc qui rentre ce soir, faut que je fasse de la place au milieu des cartons !

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Commentaires

1. Le jeudi 11 janvier 2007 à 00:31, par Le hasard

Contente de te relire. Et j'imagine que c'est ça, la vraie liberté, plus qu'être entiérement nomade, plus que posséder à en étouffer, un choix entre les deux, pouvoir partir ou pouvoir rester.
Bon il est tard, je délire, je vais plutôt aller me coucher.

(Je pense toujours un peu à toi dans un coin de mon moi, j'espère qu'on réussira à se revoir, un jour...)

2. Le dimanche 14 janvier 2007 à 03:42, par Etienne (Angers)

Avec un peu d'avance : Bon anniversaire :)

3. Le dimanche 14 janvier 2007 à 12:05, par shana

Bon emmenagement a nantes alors :) J y suis zaussi :) Les apparts humides c un peu monnaie courante ici. Ils pensent que tout le monde a les moyens de payer des factures de ouf en edf. Mais bon voila :) L'atalante c cool oui, leurs maisons d'edition se developpe de plus en plus il me semble aussi, et puis il y a les utopiales pour la sf en fin octobre/novembre chaque année.

4. Le lundi 15 janvier 2007 à 10:55, par Solveig

>Le hasard : ton blog est cryptique (toujours), je suis même pas sûre de ce que tu fais de ta vie :)

>Etienne : merdi mais t'as quand même plus d'un mois d'avance !

>shana : les utopiales j'y suis allée cette année mais le dimanche alors j'ai raté mes auteurs préférés... envoie un mail si tu veux, on aura qu'à boire un thé :)

5. Le lundi 15 janvier 2007 à 23:02, par Le hasard

Vouip, je me suis lassée de raconter ma vie sur internet, maintenant je m'amuse à mélanger les mots - et à raconter des conneries aussi, cf les toilettes playmobil - c'est plus rigolo. Ceci dit, si ça t'intéresse un peu, je veux bien t'envoyer un mail pour te faire un petit compte-rendu de ma vie actuelle, mais je veux pas t'emmerder non plus, à toi de voir !

Enfin, en résumé, je fais de la psychomotricité qui est une discipline très chouette et en pleine évolution, et je vais partir deux mois en formation en Asie (Thailande et Vietnam) cet été, donc la vie va plutôt pas mal pour moi.

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Présentation

J'ai commencé à ouvrir les pages de mon carnet intime lors de mon passage à la non-exclusivité amoureuse, parce que j'avais besoin de poser des mots sur ce que je vivais et de le partager. J'aime garder ici des traces de moi, parce que je suis souvent surprise de retrouver longtemps après quelles furent mes pensées et émotions à un moment donné... ma démarche ignore toute pudeur, soyez prévenu.e.s. Ainsi donc, voici mes amours, ma vie en squat, et quelques réflexions politiques.